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lundi 25 juillet 2011

La moquerie, selon La Bruyère, 1697.


«  Ceux qui nous ravissent les biens par la violence, ou par l’injustice, et qui nous ôtent l’honneur par la calomnie, nous marquent assez de leur haine pour nous ; mais ils ne nous prouvent pas également qu’ils aient perdu à notre égard toute sorte d’estime ; aussi ne sommes-nous pas incapables de quelque retour pour eux, et de leur rendre un jour notre amitié. La moquerie, au contraire, est de toutes les injures celle qui se pardonne le moins ; elle est le langage du mépris, et l’une des manières dont il se fait le mieux entendre ; elle attaque l’homme dans son dernier retranchement, qui est l’opinion qu’il a de soi-même ; elle veut le rendre ridicule à ses propres yeux, et ainsi elle le convainc de la plus mauvaise disposition où l’on puisse être pour lui, et le rend irréconciliable. »

Source.

La Bruyère, Caractères et mœurs de ce siècle, Chap. De l’homme, p. 376, Édition de Bruxelles, 1697.

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