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jeudi 30 juin 2011

Propositions de thérapie cognitive et comportementale de la timidité, par Cl. Goth, 1914.



Moyens propres à enrayer et à guérir les maladies de l'aplomb.


L'impressionnabilité vaniteuse.

C'est, nous l'avons vu la conviction qu'ont la plupart des timides, de l'importance attachée à leurs faits et gestes, qui les rend si faciles à déconcerter.
Il est certain que le même timide qui se trouble à tout moment, et semble à peine capable de se conduire sans gaucherie, au milieu de ses camarades ou des gens qui forment le cercle de ses relations, retrouve tout son aplomb quand il se voit au milieu de gens inconnus et surtout quand il se croit sûr de n'être pour eux qu'un anonyme.
Cette impression est si profonde qu'on a vu maints écrivains obtenir de véritables succès sous des pseudonymes alors que sous leur nom, ils ne produisaient que des choses médiocres.
La raison de cette anomalie n'est autre qu'une vanité exagérée, greffée sur une grande faiblesse de caractère.
Le souci de leur amour-propre, la crainte des railleries et surtout l'appréhension de ne pas briller suffisamment, tous ces sentiments joints à la débilité morale qui ne permet point de réagir, amènent une nervosité que les timides connaissent bien et dont ils redoutent l'apparition, au point que cette crainte même finit par créer un état nerveux bien propice à provoquer l'apparition des inconvénients qui les mettent au supplice.

Le seul remède efficace contre cet état d'impressionnabilité est de rejeter le plus possible sa personnalité propre pour cultiver l'anonymat,

Par exemple, M. A. , se trouve atteint de la tare dont nous parlons et il en souffre d'autant plus qu'il se sait possesseur de certains moyens qu'il serait heureux de faire valoir ; mais la maladie de l'aplomb que nous décrivons ici le tient : en proie à tous les sentiments déjà cités, il ne peut maîtriser l'appréhension, la confusion, l'humiliation qui le paralysent complètement, dès qu'il se sent observé.

Que doit-il faire ?

Réfléchir et se dire que si M. A est prêt à mourir de dépit et de honte à l'idée d'un échec ou d'une exhibition ridicule, ce même M. A. verrait d'un œil indifférent M. B. subir ces humiliations.
De là à adopter dans la mesure du possible — le personnage de M. B. il ne doit pour lui se présenter aucune hésitation.
Il s'efforcera donc de se trouver dans un milieu où il est complètement inconnu, ou bien il adoptera un pseudonyme ; cela est très facile et tout à fait admis pour ceux qui veulent avoir un contact avec le public.
Ce n'est donc plus M. A qui sera en cause, mais M. B. un inconnu, dont les gaucheries n'atteindront pas le renom de M. A.
Fort de cette sorte d'anonymat, M. A. fera mouvoir M. B sans crainte ; il se verra débarrassé de l'appréhension et sa nervosité s'éteindra peu à peu.
Il commencera d'abord par fréquenter des milieux ou M. B. lui-même est un personnage sans importance et ce sentiment lui donnera confiance et lui permettra de conserver un maintien aisé.
Puis il s'enhardira en voyant combien M. B. est sympathique et comme il lui est facile de passer inaperçu ; aussi ne se sentant pas observé, il perdra l'habitude des attitudes gênées, il parlera sans contrainte, en se mêlant d'abord à la conversation, puis en entreprenant de se faire écouter à son tour.
Ensuite il se donnera pour tâche d'y briller et chacun des succès de M. B sera une victoire pour M. A qui est bien décidé à ne prendre à son actif que les succès de ce personnage.
Dans cet effort, il perdra tous les jours un peu de son infériorité passée et conquerra quelque chose sur la maîtrise à venir. Il en viendra bientôt à revêtir sa nouvelle personnalité qu'il confondra avec la sienne et de ce jour-là il pourra se déclarer guéri.
À ceux qui diraient que ce moyen ne peut être mis en pratique par tout le monde, nous objecterons que dès qu'il s'agit de la guérison, une supercherie bénigne peut toujours être mise en jeu ; quant à ceux auxquels leur situation interdit le port d'un pseudonyme, il leur sera toujours facile — même avec la complicité d'un ami averti, ou, mieux encore avec celle du médecin — de fréquenter des milieux où ils seront complètement inconnus, Cela équivaut à l'anonymat et présente les mêmes avantages, car il suffit que M. A. soit convaincu par l'attitude de M. B. qu'il est un homme comme les autres et même supérieur à bien d'autres sur certains points, pour qu'il retrouve immédiatement les moyens qu'une vaniteuse débilité lui avait fait perdre.
Il acquerra encore la conviction qu'il peut être compris et apprécié selon ses mérites et il s'efforcera de les augmenter, afin d'obtenir les suffrages de ceux dont il redouta si fort les railleries.
Arrivé à ce point, le vaniteux est bien près d'être guéri et s'il veut appeler à son aidé l'énergie qui maintient les résolutions, il est certain du prompt succès.


La fausse honte.

Le remède contre la fausse honte différera peu, car cette maladie est basée sur un motif analogue
S'il est possible de prouver au malade qu'il passe inaperçu et si on parvient à lui démontrer qu'il n'a pas attiré l'attention, on arrivera peu à peu à dompter son appréhension, concernant le jugement des autres.
En outre, il sera bon pour lui de s'imposer une tâche, concernant la répression de son défaut.
Il s'étudiera à entrer dans les endroits où se trouve réunie une nombreuse assemblée et il adoptera un maintien simple et assuré.
Pour cela il travaillera avec soin son personnage : d'abord le matin devant sa glace, puis il s'efforcera de garder cette attitude pendant toute la journée ; aussitôt que son assurance l'abandonnera il corrigera son maintien en s'appliquant à prendre l'air naturel et dégagé.
Pour commencer, il choisira les endroits où il n'est pas connu, en sorte que ses gaucheries étant anonymes, elles n'auront pas le pouvoir de l'impressionner. Il lui serait même loisible, dans le cas où il aurait commis une maladresse, de changer de milieu, afin de n'être pas poursuivi par l'appréhension d'une rechute, vis à vis des mêmes personnes.
Les réunions publiques, les théâtres, les conférences seront autant de lieux où il pourra exercer ses tentatives.
Lorsqu'il aura pris l'habitude d'entrer avec naturel, de prendre place sans se déconcerter et de s'asseoir sans avoir à se reprocher une gaucherie, il pourra prendre l'initiative de quelques phrases de conversation, au cours desquelles il s'étudiera à conserver de l'aisance, en évitant à la fois la gêne ou la trop grande désinvolture, qui, étant donné son peu d'habitude de la mesure, ne tarderait pas à passer pour de l'outrecuidance; et c'est ce qu'il faut évitera tout prix.
Ce dont il doit surtout se garder, c'est de se sentir en disparité de sentiments avec les gens auxquels on s'adresse, car cette constatation ferait immédiatement naître la crainte de n'être
point compris, ce qui serait provoquer l'apparition de l'embarras.
Dès que le timide aura perdu le sentiment de son isolement moral, il n'aura plus de raisons pour rechercher la solitude et verra tout sous un jour plus riant ; les choses ne lui sembleront plus immuablement sombres et il pourra plus aisément éviter la maladie connue sous le nom de :


Pessimisme des timides.

Cette nuance de tristesse permanente, causée par les états de conscience du timide est encore augmentée par la notion de son infirmité, qui, s'il ne réagit pas, ne tarde pas à prendre les proportions d'une tare physique et apparente.
Il résulte de cette constatation une tendance à trouver dans tout une partie des défauts que l'on possède. Cela détermine une habitude de dénigrement qui s'étend du particulier au général et on trouve que tout va mal dans le monde, pour s'excuser d'être aussi imparfait soi-même.
C'est à travers ses défauts que le timide pessimiste aperçoit l'univers, aussi y trouve-t-il tout mauvais et déplorable, et finit par travestir la joie la plus franche en un motif de désenchantement.
Arrivé à ce point, le pessimiste touche à la neurasthénie et l'intervention du médecin du moral devient nécessaire.
C'est une erreur de penser que les distractions sont un remède toujours efficace. La plupart du temps, au contraire, le malade les repousse et s'entête dans sa misanthropie en niant les joies qui lui sont attribuées.
C'est au médecin à savoir opérer la diversion voulue, en étudiant le caractère et la nature du sujet.
On cite le cas d'un timide, poussant le pessimisme jusqu'à la neurasthénie, qui se trouva guéri par l'annonce de sa ruine imminente.
Les démarches qu'il dût faire à ce sujet le tirèrent de son habituelle torpeur et cet homme qui niait le pouvoir et les avantages de la richesse, se trouva si fort désolé d'être menacé de les perdre, qu'il tenta tout ce qu'il était possible d'entreprendre pour enrayer ce désastre.
Pendant ce temps, la maladie pessimiste, s'était envolée et il se réveilla de cette crise avec une fortune diminuée, mais riche d'un pouvoir inconnu jusque là : celui d'en jouir.
Le meilleur parti à prendre pour dissiper cette tendance des timides au pessimisme est de leur créer une diversion : joie, amour, haine, travail, etc., etc...
Un profond observateur a guéri un de ces malades en lui inspirant la passion de la collection et en le mettant au défi de trouver tel ou tel objet, dont la valeur d'origine était considérable.
D'autres ont su inspirer un sentiment de crainte et les facultés du timide tendues vers une appréhension spéciale, ont fait dériver les autres au profit de celle-là.
La condition essentielle est de sortir le timide de son apathie en lui prouvant qu'il peut encore prendre de l'intérêt à la vie.
Il serait cependant maladroit de lui démontrer son évolution avant qu'elle n'ait été entièrement accomplie, car le malade ne manquerait de nier les progrès et de s'empresser de les enrayer, ne serait-ce que pour prouver qu'il a raison.
Cette cure doit être entreprise avec un grand sens de la délicatesse et une grande connaissance des aspirations de celui que l'on veut guérir.


L'attitude factice.

Nous avons dit quels sont les sentiments qui la produisent il s'agit donc de faire disparaître ces sentiments ou d'en montrer l'inanité.
La besogne n'est pas toujours simple, car l'isolement moral du timide lui a créé une mentalité spéciale et le manque de contrôle lui interdit de comprendre le ridicule de l'attitude qu'il a choisie.
Il est donc nécessaire de l'amener de lui-même à en voir les côtés ridicules ; cependant il faut bien se garder de les lui démontrer brutalement, car on n'obtiendrait de lui qu'une retraite, encore plus farouche, au cours de laquelle les idées déformatrices prendraient en lui des racines trop nombreuses et trop solides.
Le sentiment de la mesure devra être celui qu'il s'agira de faire naître en lui, avec celui du naturel et de la simplicité.
Pour y parvenir, la tactique employée sera complètement différente de celle dont on se servira vis-à-vis des timides par vanité.
Au lieu de paraître les ignorer, on s'appliquera au contraire à exalter leurs actes, mais leur actes simples seulement ; on affectera de passer sous silence les exagérations de sentiment et de ne pas remarquer l'artifice de leur attitude.
Peu à pou on les amènera à discuter et ils en arriveront ainsi à subir le contrôle des idées d'autrui ; au contact des idées saines, les leurs se modifieront sans qu'ils s'en aperçoivent et le soulagement qu'ils en ressentiront, les aidera à supprimer toute tendance exagérée vers un merveilleux, qui prend trop souvent la forme du ridicule.
Mais il est indispensable d'amener ce changement sans qu'ils s'en aperçoivent, car la vanité de la faiblesse aidant, ils ne manqueraient pas d'affirmer leur attitude défectueuse, ne serait-ce que pour ne pas convenir de leur tort.
Le meilleur moyen est donc de leur suggérer l'attitude de la simplicité et leur propension à l'artifice des attitudes sera le meilleur complice du médecin, qui parviendra ainsi à son but en produisant chez le sujet le minimum de résistance.


La haine de l'effort.

Cette maladie, si commune parmi les timides, provient souvent d'un pessimisme, niant toute efficacité de l'action.
Elle est encore la résultante de la veulerie, gisant au fond de l'âme de tous ceux qui souffrent des maladies de l'aplomb.
L'abstention, lorsqu'elle ne repose pas sur une résolution arrêtée, découle toujours d'une paresse d'agir ou de penser qui, lentement se transforme en une impossibilité ; il est plus simple de ne rien faire ou de ne faire que le minimum d'efforts et ainsi s'enliser dans une inaction que l'on vante volontiers, tout en en souffrant profondément, car l'atonie physique entraîne le néant des résultats.
Une sage répartition de quelques exercices physiques et mentaux sera donc nécessaire pour remédier à ce manque d'énergie ; quelques occasions devront être fournies au sujet de sortir de son apathie ordinaire, pour entrer dans la voie d'une activité, qui, pour commencer devra être très mesurée.
Peu à peu on augmentera la durée des exercices, on multipliera les occasions, on mettra le malade en face de quelque résolution, dépendant uniquement de lui-même et fournissant matière à réflexion et si ce régime est adroitement préparé, l'indolent ressentira bientôt un tel soulagement, il éprouvera un tel bien-être physique et moral que l'achèvement de la guérison ne sera plus qu'une question de temps.


La pusillanimité.

Rien n'est plus déprimant que cette perpétuelle crainte, qui range le timide parmi les êtres inférieurs.
Elle est faite d'émotion, d'appréhension, de scrupules, de honte et de peur.
Il s'agit de combattre tous ces sentiments à la fois et de prouver au malade que ces craintes sont vaines. Pour cela les discours sont superflus ; il est besoin d'un traitement physique et d'un entraînement moral à la fois.
Le traitement moral consistera donc à feindre de ne point voir son émotion et à agir comme si elle ne s'était point produite.
S'il paraît s'étonner de ce manque de clairvoyance, on lui objectera qu'en effet, on s'est bien aperçu de son embarras mais qu'on n'a pas en l'idée de l'attribuer à un sentiment qui ne pouvait pas exister. Et on le remettra en face de l'émotion qu'il vient de ressentir ; s'il est possible même, on la suscitera de nouveau, ne serait-ce que pour lui en démontrer l'inanité.
Il faut agir avec lui comme on le ferait avec ces enfants peureux que l'on rassure en leur faisant toucher du doigt l'oripeau qu'ils ont pris pour un fantôme.
Simultanément on entreprendra de faire suivre au malade un traitement physique destiné à fortifier ses muscles ; on lui fera faire de longues promenades, au cours desquelles on lui donnera souvent l'idée de prendre une décision, soit qu'il s'agisse d'un changement de direction, d'une halte ou du choix d'une route, lui donnant ainsi occasion de vaincre l'hésitation ordinaire à tous les timorés ; enfin on cherchera par tous les moyens à développer les qualités d'endurance qu'on désirerait lui voir posséder. 
 
(...).

Les impossibilités physiques.

Pour tout ce qui regarde les phobies qu'une timidité extrême apporte avec elle, aussi bien qu'en ce qui concerne tous les cas que nous venons de citer, il est essentiel de faite suivre au sujet deux traitements simultanés, l'un tout à fait physique, l'autre entièrement moral.

Nous allons les décrire tous deux dans leurs grandes lignes.

Traitement physique.

L'hygiène bien entendue doit être le point de départ de ce traitement.
Il s'agira d'abord de pratiquer la respiration bien comprise, C'est le meilleur moyen de donner au cœur une impulsion plus ferme en facilitant l'action des poumons.
On s'exercera donc à respirer fortement et lentement, jusqu'au moment où les poumons sont emplis d'air, puis on conservera cet air pendant quelques secondes et on le rejettera lentement, en ayant soin d'élargir la cage thoracique en creusant l'abdomen,
Une dizaine de respirations profondes amènent un calme passager et si cet exercice est souvent renouvelé la propension à l'essoufflement et l'accélération des battements du cœur qui sont des malaises si fréquents chez les timides, ne tarderont pas à s'atténuer, diminuant ainsi les chances d'accès.
On s'exercera encore à conquérir l'assurance du regard, Il s'agit de développer la puissance du nôtre, en évitant de subir celle du regard d'autrui.
Il s'agira donc de fixer, d'abord des objets quelconques, avec la volonté exprimée tout haut d'assurer la puissance de son regard.
Ensuite on s'étudiera à regarder les gens auxquels on parle, non dans les yeux, de crainte de subir l'influence de leur regard, mais entre les deux yeux, à la racine du nez, afin d'éviter l'attirance de leurs regards, tout en leur faisant sentir la puissance du sien.
On s'appliquera encore à garder les paupières ouvertes, sans clignement et pendant cet exercice, on se gardera bien de penser à autre chose qu'à cette phrase que l'on répétera à haute voix :

« JE VEUX CONQUÉRIR L'APLOMB »

En même temps on entreprendra une lutte contre la gaucherie dont la conscience apporte un trouble certain dans la conduite, cri causant un désarroi qui se traduit toujours par la confusion.
On écartera le souvenir des exhibitions où l'on s'est couvert de ridicule, ou si l'on veut y penser, ce sera avec la ferme résolution d'en éviter le retour.
On s'exercera d'abord, après quelques exercices respiratoires, à ouvrir largement la poitrine en rejetant la tête en arrière et en étendant les bras, non par brusques saccades mais dans un mouvement très large et très rythmé.
C'est le défaut des timides de ne point accomplir leurs gestes, mais de les briser après les avoir ébauchés seulement.
Ensuite on se placera devant une glace et on cambrera les reins, en se donnant une attitude fière et aisée.
On fera quelques pas en conservant cette attitude et en contrôlant dans la glace son maintien absolu, puis on choisira une phrase et on la répétera en l'accompagnant de gestes sobres, mais toujours larges et non étriqués.
En répétant cette phrase — qui doit être prise dans le répertoire de celles que l'on emploie couramment — on s'observera soigneusement, en évitant tout balbutiement et en assurant son regard, ainsi que la correction de son maintien.
En même temps, dans tous les actes qu'on accomplira, on s'étudiera à éviter les mouvements carrés, étroits, qui sont ceux des timides ; dès qu'on se surprendra à en esquisser, on se mettra devant la glace et on répétera le mouvement en cherchant à lui donner de l'ampleur.
On s'appliquera encore à conserver une attitude harmonieuse dans tous les mouvements que l'on exécute, si simples soient-ils : en se coiffant, en nouant sa cravate ou en accomplissant toutes les menues besognes de la toilette, on aura soin de chercher à développer la grâce et l'harmonie du geste,
Dans la rue, on maintiendra cette attitude en portant (sans exagération, toutefois,) la tête haute, en marchant résolument et en regardant bien droit devant soi.
Si, dans les premiers temps, cette attitude semble trop difficile à conserver, on s'assignera un temps donné pour la garder et ce temps devra tous les jours être augmenté de quelques minutes, jusqu'à ce que ce maintien devienne naturel.
On ne doit pas oublier que le sentiment de leur gaucherie apparente est pour beaucoup dans les maladies de l'aplomb. En supprimant cette gaucherie, on parviendra donc à supprimer une des causes principales de la timidité.


Exercice raisonné (ou mental).

Le premier de tous doit être l'examen journalier, fait avec une sincérité qui ne laisse aucune place à la dissimulation,
Chaque phrase malheureuse sera reprise, chaque attitude commentée et ainsi se tracera le plan d'étude pour le lendemain.
On prévoira les entrevues que l'on doit avoir et les mots qu'il faudra prononcer et on s'endormira en se disant : Demain je ferai ou je dirai telle chose et je me promets d'avoir de l’aplomb.
Les mots ont une force attractive indéniable et s'endormir sur une résolution de ce genre, c'est créer une association d'idées qui ne peut qu'être favorable au plus haut degré.
L'exercice mental doit surtout se résoudre en une sorte d'affirmation de la volonté d'acquérir l'aplomb et cette volonté, renforcée par l'application et par les exercices physiques que nous avons décrits, ainsi que par les divers traitements que nous avons mentionnés, aura très vite raison de ces infirmités dont on sourit parfois, mais qui n'en sont pas moins de sérieux obstacles au bonheur de la vie : celles qu'on nomme : Les maladies de l'aplomb.

Clément Goth, Comment guérir les maladies de l'aplomb ?, Éditions Nilsson , Paris, 1914, p. 31-57.

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