Rechercher dans ce blogue

mardi 27 novembre 2012

L'habit ecclésiastique parisien en 1844


L'habit est le vêtement extérieur, ce nom lui vient du mot latin habitus, manière de se tenir, ou de se montrer, ou d'être. 

Nous mettons une différence entre habit et costume, parce que nous croyons qu'il y en a une réelle ; mais nous prévenons que nos lois civiles ecclésiastiques confondent ensemble ces deux mots, et appellent, tantôt costume et tantôt habit, le vêtement propre, soit à l'état ecclésiastique, soit aux diverses congrégations religieuses.

Cependant les religieux n'ont qu'un seul costume, et ils ont deux habits, l'habit de chœur et l'habit de travail, ou l'habit ordinaire.

De même les ecclésiastiques n'ont qu'un seul costume, et cependant il y a à Paris trois espèces d'habit ecclésiastique :

l'habit ecclésiastique de grande et sévère tenue, qui consiste en soutane, rabat, ceinture, culottes courtes, ou pantalons et chapeau rond ou triangulaire, ou à larges ailes ; 

- l'habit ecclésiastique de tolérance, qui consiste en redingote noire, gilet, pantalon et cravate de même couleur, souliers et chapeau ordinaires ; 

- et l'habit ecclésiastique de moyenne tenue, qui consiste en soutanelle, pantalons ou culottes courtes, bas et chapeau ordinaires.

« L'habit ecclésiastique, porte l'ordonnance épiscopale du 25 octobre 1844, consiste dans la soutane, qui, hors de la paroisse, pourra être suppléée par la soutanelle ou par une redingote de couleur noire et de forme modeste. Ceux qui porteront la soutanelle ou la redingote, devront avoir tous les autres vêtements noirs, les cheveux ecclésiastiques, et le col de la chemise entièrement caché par un petit collet ou cravate noire. Il ne pourront se servir de bottes ni d'aucune chaussure qui y ressemble. »

(...) 

Référence

Dictionnaire raisonné de droit et de jurisprudence civile-ecclésiastique, tome 2, in Abbé MIGNE (éd.), Encyclopédie théologique, tome 37, Ateliers catholiques du Petit-Montrouge, Paris, 1849, p. 551

vendredi 23 novembre 2012

La calotte ecclésiastique, selon X. Barbier de Montault, 1877


I. — Autrefois, la calotte était souple et profonde ; elle n'épousait pas la forme de la tète. Depuis une centaine d'années, elle est ferme et arrondie ; elle prend juste sur la tête, ce qui la rend à la fois plus chaude et plus élégante.

Cette forme modifiée étant universellement adoptée, il n'est plus loisible d'en préférer une autre qui n'a pas sa raison d'être. En fait de costume, l’Église ne se laisse pas influencer par l'archéologie, dont les regards sont tournés vers le passé d'une manière trop persistante, comme s'il n'y avait rien ailleurs. Ainsi donc la clémentine à oreilles a fait son temps. La forme mondaine n'est pas pour cela plus acceptable et, pour plus d'un motif, le clergé devrait s'abstenir, surtout à l'église, du bonnet grec qui menace sérieusement de faire invasion et qui ne convient point à des Latins.

Les fabricants romains excellent à faire les calottes ecclésiastiques, et le chapelier du pape, qui est aussi celui du Sacré-Collège et de la prélature, montre en ce genre un talent tout particulier. 

La calotte romaine, un peu moins profonde que la française, exige des soins que nous ne donnons pas aux nôtres, qui peuvent être coupées et cousues par la première couturière venue. Il faut d'abord une poupée de bois, qui a l'aspect d'une tête. On y tend une peau d'un seul morceau, de manière qu'elle en prenne exactement le contour et ne fasse pas le moindre pli ; sur cette peau est appliquée la calotte elle-même, qui se compose de huit côtes triangulaires. En France, où l'on ne met que six côtes, la calotte bâille et on est obligé de l'ourler d'un galon au rebord inférieur, afin qu'elle serre mieux la tête. Précaution inutile. À Rome, les côtes se recouvrent mutuellement et chacune est fixée par une piqûre, laquelle se répète tout autour.

Au sommet est une petite boucle en ganse, qui sert à prendre et mettre la calotte; rien n'autorise à cet endroit une houppette de soie effilée, comme on le fait en quelques pays, par exemple, en Lombardie, Autriche. 

La peau, qui forme doublure, a l'avantage de rendre la calotte rigide. On ne s'aperçoit bien de cela qu'aux offices pontificaux, lorsque la calotte épiscopale est posée sur un plateau ; souple et à plis, elle n'y ferait pas si bonne figure. Il est évident que la question de goût a dû entrer pour quelque chose dans cette combinaison. 

Toutefois, la peau a un inconvénient : elle échauffe la tête et, par la sueur qui ne s'évapore pas, tend à faire tomber les cheveux, au moins à la partie antérieure. Quoi qu'il en soit, serait-ce bien à nous, Français, à nous plaindre, nous qui avions inventé, apparemment, pour une plus grande durée, la calotte en cuir bouilli, dont il ne reste désormais que de rares spécimens, conservés par quelques vieux chantres et curés ? 

II. — Le cuir bouilli finira par disparaître, comme aussi le bonnet de soie qui ressemble à un bas, le tricot et le velours. Le tricot est toujours grossier, même fait au petit fer, à moins qu'il ne se fasse au métier, mais alors il n'a plus assez de consistance, si on ne lui fait un rebord toujours disgracieux. 

Quant au velours, il appartient en propre au pape. Personne autre à Rome n'oserait l'usurper et l'on se rappelle l'étonnement (je dirais presque le scandale) causé par l'outrecuidauce d'un cardinal étranger qui, malgré les remontrances des maîtres de cérémonies, s'est obstiné à paraître à la cour avec une calotte de velours rouge. Que le clergé français, qui a trop tacitement adopté le velours à l'instigation sans doute des fabricants, en fasse donc désormais son deuil ! Ceux qui tiennent à cette étoffe auront du moins la consolation de la porter encore en culotte, suivant une tradition presque immémoriale qui n'a aucun inconvénient, puisque sous la soutane elle ne paraît pas. C'est ainsi que devraient toujours faire ceux qui ont encore au cœur quelque dilection pour des pratiques démodées ; qu'ils les cachent et nous respecterons l'incognito prudent. 

Les seules matières autorisées pour la calotte sont le drap et la soie. Il y a calotte d'hiver et calotte d'été ; la première, plus épaisse, à cause de la saison, se fait en drap fin ; la seconde, en soie, plus ordinairement en satin. Pour mettre à l'aise les ecclésiastiques qui ne se prêtent cas à ces minuties de détail et qui ne tiennent point à avoir une calotte de rechange, je m'empresse de leur dire qu'ils peuvent se contenter d'une seule calotte, mais alors on la prend plus volontiers en soie. Les religieux eux-mêmes en portent de la sorte, quoique, par état, ils aient renoncé à la soie, mais, à Rome, on juge que cet accessoire n'a pas, dans l'espèce, une importance suffisante et l'usage a prévalu sur la prohibition générale. 

III. — La forme et la matière étant déterminées, passons à la couleur qui varie selon le degré hiérarchique. La calotte admet cinq couleurs : blanc, rouge, violet, noir, brun. 

Le blanc est réservé au pape, mais pas d'une manière exclusive, car certains ordres religieux, comme les camaldules et les chartreux dont les vêtements sont blancs, portent des calottes de même couleur, à cette différence près que, pour eux, elle est toujours en laine.
Le pape Pie VI porte la calotte blanche

Depuis Pie VI, qui avait une belle chevelure poudrée, les papes ont constamment gardé la calotte de soie blanche, unie et sans aucun ornement. Auparavant, elle était affectée à l'octave de Pâques et aux offices pontificaux, où elle servait sous la mitre. 


La calotte usuelle était rouge, en satin l'été, en velours l'hiver et, pour cette saison seulement, garnie d'une étroite bordure de fourrure blanche. Pie IX a repris accidentellement l'usage du camauro, car tel est le nom de cette coiffure papale, dont la forme a aussi quelque chose de l'antiquité : cependant, excepté les cas de froid intense ou de maladie, cette calotte spéciale semble abandonnée. 

Les cardinaux ont la calotte rouge, comme premier insigne de leur dignité. Elle leur est remise solennellement par un garde-noble du palais apostolique. Espérons que bientôt nos enfants de chœur cesseront de s'en parer indûment. 

Pie IX a concédé, en 1867, la calotte violette aux évêques, mais combien en France l'avaient déjà prise, pour assortir au costume, sans attendre l'induit pontifical qui, seul, pouvait les dispenser du noir ! Deux défauts ont déjà modifié le type romain et je les signale pour qu'ils soient évités de ceux qui aiment la règle. Les piqûres doivent se faire en soie violette et non en soie rouge, qui ici n'est pas de mise : seulement, la doublure peut être, comme à la barrette, en rouge cramoisi, pourvu qu'il ne déborde pas à l'extérieur. Si l'on bordait d'un galon, il ne pourrait être que violet. La seconde erreur est une houppette verte, je ne sais vraiment pas sur quel principe on se fonde pour l'y implanter. La boucle terminale est simplement en ganse violette. 

 Le type de la calotte violette, lors de l'indult, a été fourni par le Vatican : on doit le respecter tel quel et ne pas l'altérer en aucune façon. Si, en dix ans, on l'a déjà ainsi substantiellement modifié, que sera-ce dans cinquante ans, où le souvenir de la concession ne sera plus connu que des seuls érudits ! 

Le reste du clergé, même la prélature à tous les degrés, n'a droit qu'à la calotte noire, unie, sans ornement d'aucune sorte, avec doublure de même couleur : cependant l'usage tolère pour les prélats de mantelletta un dessous cramoisi, et violet pour les prélats de mantellone. On peut donc sans scrupule se conformer à cette distinction qui établit des degrés dans les dignités respectives. 

Les franciscains de l'observance, qui emploient dans leurs vêtements la laine non teinte, ont parfois une calotte assortie ; cependant ils n'est pas rare de les rencontrer avec la calotte tout à fait noire, comme les autres réguliers qui ne considèrent pas en cela la cou leur de leur habit, autrement elle devrait être bleue pour les sylvestrins et brune pour les carmes. 

IV. — La calotte suppose la tonsure. Donc, à priori, elle sera systématiquement refusée à quiconque n'est pas tonsuré. Dans cette catégorie, se classent les sacristains, chantres, enfants de chœur, bedeaux, etc., en un mot, tous les laïques qui ont un emploi à l'église. J'en dirai autant des membres des confréries qui ont l'usage du sac. Leur tête restera nue ou, dans des cas déterminés, ils prendront la barrette. 
 
Cette loi est même étendue, dans toute sa sévérité, aux séminaristes, lors même qu'ils sont tonsurés et cela à cause de leur infériorité et sujétion. En Italie, on l'observe fidèlement. Un décret de la congrégation des Rites, précisant un point sur lequel on la consultait, a formellement interdit aux séminaristes le port de la calotte à la cathédrale et pendant les saints offices : on le trouvera dans la collection de Gardellini et dans mon recueil, ce qui me dispense de le citer.

X. Barbier de Montault, prélat de la Maison de Sa Sainteté.

Référence

La semaine du clergé, bibliothèque universelle du prêtre, nouvelle édition, tome X, partie II, n°43, 5e année, 15 août 1877, Société de librairie ecclésiastique et religieuse, Paris, 1899, p. 1361-1363.

Les enfants de chœur, selon X. Barbier de Montault, 1877


Dès lors que les enfants de chœur portent le costume ecclésiastique, à l'église seulement, ils doivent nécessairement en subir toutes les exigences. L’Église ne leur reconnaissant point un costume à part, ils n'ont aucun droit à agir différemment de tout le clergé. Je vais décrire minutieusement et dans toutes ses parties la tenue des enfants de chœur, telle qu'elle est réglée uniformément par le rite romain. Sur ce point en particulier, comme sur tous les autres, l'unité est très-désirable. 
 
 
 
 
I

1. Les souliers sont de couleur noire et à boucles. Pour les avoir constamment propres, il importe qu'ils ne servent qu'à l'église : on les tiendra donc au vestiaire pour les prendre au commencement de chaque fonction, après laquelle ils seront quittés. Garder les chaussures qu'on porte habituellement, c'est s'exposer presque toujours à les avoir malpropres, surtout en temps de pluie, ce qui ne convient pas à la dignité du ministère ni du sanctuaire. À plus forte raison réprouvera-t-on les sabots et les galoches, faits exclusivement pour marcher dans la boue ; or, il n'y en a pas à l'église, où ils en apporteraient infailliblement, sans parler du bruit qu'ils occasionnent. 
Le seul moyen d'avoir des souliers propres, c'est de les faire en cuir verni ou en veau d'Orléans : un coup de brosse ou de linge les remet vite en état, tandis que le cirage offre plus d'un inconvénient. 
Naturellement, la forme adoptée sera la forme usuelle : le soulier sera découvert, son talon sera bas, de manière à n'être pas retentissant sur le pavé et, pour le même motif, la semelle n'aura qu'une épaisseur moyenne. Ainsi façonné, ce soulier sera en rapport direct avec sa destination et se distinguera des chaussures vulgaires ou mondaines. 
La boucle, complément indispensable, se fera en acier poli, au cas où, par économie, ou ne pourrait l'acheter en argent. 
 
2. Les bas seront en laine noire. Je dis laine, car le coton prend mal la teinture et la soie serait un trop grand luxe. Quant aux autres couleurs, elles ne sont pas de mise. Les bas ordinaires, bleus, chinés, etc., sont bons ailleurs qu'à l'église, qui requiert plus de gravité et moins de mondanité. Ces bas spéciaux pourraient rester au vestiaire. 
 
3. La soutane se fait en drap ou en mérinos, jamais en soie. Comme à Rome, elle est tout d'une venue, sans coupure à la taille. Bien entendu, elle ne comporte pas la queue, qui est un signe de haute prélature, ni pour le même motif, des boutons, boutonnières, passepoils et parements de soie : tout cela s'assimile à l'étoffe de la soutane et se fait en laine. 
La couleur n'est pas déterminée, cependant la plus généralement admise est le rouge. Au cas où on adopterait le noir, que ce soit sans aucun de ces agréments de couleur qui n'appartiennent qu'aux prélats.
Une fois le choix fixé pour la couleur, il n'y a plus lieu de la modifier ou même d'admettre deux couleurs se succédant suivant les circonstances et les fête ; cette complication serait puérile et sans but. 
Peut-on prendre le bleu, le violet ? etc. Je n'y vois nul inconvénient au point de vue du droit. Toutefois, je ferai observer que le bleu est bien salissant et que le violet peut être considéré comme épiscopal, puisque tout le séminaire est déjà vêtu de cette livrée. Tout au plus le violet, par analogie, conviendrait-il aux enfants de chœur de la cathédrale (1). 
 
4. Cette soutane ne comporte pas de ceinture, ni noire, ni rouge, ni autrement, parce que, dans le clergé, le port de la ceinture est limité à certaines catégories d'ecclésiastiques et que les enfants ne rentrent dans aucune d'elles. 
 
5. L'enfant, pour toutes les cérémonies, y compris la messe basse, suivant la rubrique du missel, revêt le surplis ou la cotta. L'un et l'autre sont agrémentés de dentelles au corps et aux manches. La cotta, plus gracieuse, ajoute des dentelles aux épaulières et au jabot : cet ornement est de droit commun. 
Il importe d'avoir un bon modèle, pris à Rome même, comme aussi de plisser à la romaine. Ce n'est pas si difficile. M. le chanoine Pottier m'écrit que les enfants de chœur de la cathédrale de Montauban, grâce à son initiative, ont tous des cotta plissées par les lingères du pays, qui, après avoir tâtonné un peu, ont fini par bien faire. Le corps sera en toile plus ou moins fine. Le coton n'est pas interdit, mais le simple bon sens défend les mousselines, surtout quand elles sont fleuronnées : on dirait qu'on a transformé un rideau en cotta
 
6. Les cheveux seront coupés très-courts, avec les oreilles découvertes. C'est de tradition et non moins exigé par la plus stricte propreté. De la sorte, les enfants n'ont point cet aspect bourru et mal élevé que donne une chevelure longue et négligée. 
 
7. Ceux qui n'ont pas de tonsure seraient mal fondés à réclamer la calotte. Leur unique coiffure, quand ils ne sont pas en fondions, est la barrette à trois cornes, noire, semblable en tout à celle du clergé et dont ils se servent en se modelant sur lui. 
 
II 
 
Il ne suffit pas de montrer la règle. II importe encore essentiellement de combattre tout ce qui peut l'altérer. Je vais donc dire maintenant, d'après ce que j'ai vu, quels sont les fautes à éviter, fautes introduites par l'ignorance ou la fantaisie. Nos enfants de chœur ont trop sou.vent été considérés comme de vraies poupées qu'on habille à sa guise. Les religieuses et les mamans les ont bichonnés pour les faire jolis, leurs soins n'ont abouti qu'à les rendre maniérés et ridicules. Cette ordonnance capricieuse n'est point du domaine laïque ; et les marchands d'ornements seront toujours mal venus à proposer des modes nouvelles. L'Église a son type normal, dont on s'est beaucoup trop écarté, comme on va voir par cette trop longue liste d'abus. 
 
l. Les souliers rouges, usurpés en plus d'un endroit, sont personnels aux cardinaux, qui n'en usent que dans des cas déterminés, pour les plus grandes solennités. 
 
2. Les bas blancs supposent un costume blanc. Voilà pourquoi ils sont le privilège du Pape et des ordres religieux qui s'habillent en blanc, comme Chartreux, Dominicains, etc. 
 
3. L'aube a sa fonction rigoureusement fixée par la rubrique : elle se réfère au service immédiat de l'autel. Quelle différence y aurait-il alors entre le prêtre et son servant ? De plus, c'est un vêtement sacré. 
 
4. L'adoption de l'aube a amené celle de l'amict, autre linge béni dont la destination n'est pas susceptible de tant d'extension. 
 
5. Pour serrer l'aube à la taille, on a inventé le cordon rouge, mais surtout la ceinture de soie, bleue ou rouge, que le prêtre lui-même n'a pas le droit de prendre sur l'aube. La cotta oblige à supprimer ipso facto toutes ces anomalies. 
 
6. Parfois on garnit le tour du cou d'un col de velours rouge, apparemment pour faire plus beau. Vaine superfétation ! D'ailleurs le velours est un attribut papal. 
 
7. La calotte rouge doit être formellement bannie de nos églises, car elle constitue un insigne cardinalice. Mais ici tout semble matière à usurpation, tant il est vrai qu'on va loin quand on est sorti une fois de la légalité! 
 
8. Pas de gants, bien entendu, autre insigne de l'évêque officiant. Même en coton blancs, ils sont souverainement déplacés. Si les enfants ont les mains sales, qu'ils se les lavent et savonnent : toute sacristie bien organisée a son lavoir. 
 
9. Sur l'aube, on a mis bien des choses et de bien des couleurs. Je signalerai la mozette, pour laquelle il faudrait au moins un indult pontifical ; un chaperon, à capuchon et pointe triangulaire par derrière, souvenir d'un autre âge ; un collet rouge, même avec des glands d'or pour l'attacher en avant. Puisqu'on était si bien en train, comment se fait-il qu'on n'ait jamais donné aux enfants de chœur un rabat quelconque ? L'oubli est grave, car le rabat est la pièce capitale du costume français.
 
10. Pour les fonctions d'acolytes, nous trouvons encore des chapes ou même des dalmatiques de la couleur du jour. La lettre du cérémonial et l'esprit de l'Église sont loin d'autoriser de pareils écarts, qui diminuent d'autant le respect dû aux ornements sacrés. 
 
11. Enfin la barrette rouge, qui fait une fois de plus de petits cardinaux d'enfants dont le rôle est très-secondaire et d'ordre inférieur, devra disparaître et avec elle toute cette fausse pompe qui ne respecte aucun principe et toute cette vaniteuse exhibition qui ne vit que d'emprunts blâmables. La coutume ne parviendra jamais à régulariser ce qui est vicieux à l'origine même. Étudions davantage, pénétrons-nous mieux de la doctrine romaine et nous serons d'autant moins hardis à tenter de téméraires innovations.
 
X. Barbier de Montault, Prélat de la Maison de Sa Sainteté.
 
Note
 
(1) Si la soutane est échancrée en avant, selon le type romain, il sera bon d'adopter le collarino, espèce de faux-col noir, garni d'un collet de linge blanc, Mais cet appendice, qui est un perfectionnement du costume, n'étant pas toujours rigoureusement porté à Rome par les clercs, je n'ose en faire une obligation absolue pour nos enfants de chœur. En tout cas, que ce ne soit pas un prétexta pour exhiber la cravate.
 
Référence
 
La semaine du clergé, bibliothèque universelle du prêtre, nouvelle édition, tome X, partie II, n°47, 5e année, 12 septembre 1877, Société de librairie ecclésiastique et religieuse, Paris, 1899, p. 1489-1491.

L'image qui accompagne le texte est la reproduction de la partie gauche d'un tableau de Raffaello Frigerio (1875-1940),  Moine et enfant de choeur à la cave à vin.

mercredi 21 novembre 2012

Le col romain, selon J. A. Nainfa, 1926



Col romain (it. collaro) où l'on distingue la baverole souple et noire et le collier rigide et noir, recouvert, dans sa partie supérieure, d'un collet (it. collarino) de toile blanche empesée, interchangeable, unie et sans broderie.

 1. Les ecclésiastiques ayant vécu ou étudié à Rome ont peut-être noté que ce que nous appelons habituellement le col romain est, en effet, un col, mais qui n'est pas romain, si ce n'est, comme nous le verrons plus tard, par adoption.

Notre col romain, soi-disant, est constitué de deux parties, un cercle de lin blanc empesé – le col – et une pièce de tissu ou de soie, à laquelle le col lui-même est attaché par des boutons ou des agrafes, sorte de foulard auquel a été donné [en anglais] le nom quelque peu étrange de « rabbi », qui est probablement une corruption du mot français « rabat ».

Bon, cela est peut-être une surprise pour beaucoup, mais il n'en est pas moins vrai que ce qui est nous est connu [en anglais] sous le nom de « rabbi » correspond au véritable col romain, appelé à Rome collaro.

Le collaro romain est constitué d'une baverole souple et d'un cercle rigide fait de même matière. La partie rigide est, à proprement parler, le col dont la raideur est maintenue par une pièce de carton léger ou de cuir, glissée à l'intérieur. Afin de conserver la propreté du col, une bande interchangeable de lin blanc (le collarino) est placée par dessus et fixée à l'arrière par deux agrafes argentées.

C'est cette petite bande de lin qui est devenue la pièce rigide portée désormais, et qui a usurpé, parmi nous, le nom de « col romain ». Elle a si bien réussi son usurpation qu'elle a été adoptée presque universellement, non seulement dans notre pays, mais ailleurs, et même en Italie, comme la nouvelle forme du col romain. À Rome, désormais, personne ne trouve d'objection à son utilisation.

Et si nous estimons que cette forme nouvelle du « col romain » est plus facile à porter en tant que partie de l'habit civil des ecclésiastiques, nous avons toutes raisons de ne pas changer ce qui peut être considéré comme d'usage universel sur ce point. Le seul changement qui pourrait être suggéré aux ecclésiastiques et aux tailleurs serait de se débarrasser de ce mot juif particulier de « rabbi », qui est certainement hors de propos ici, et qui pourrait être avantageusement remplacé par le mot italien « collaro ». (1)

2. Bien que nous traitions exclusivement du costume prélatice, il n'est peut-être pas inutile de remarquer ici que le collaro, pour les prêtres et les autres membres du bas clergé, doit être entièrement fait de laine, la soie étant réservé au collaro des prélats et des dignitaires qui ont reçu un indult particulier à cet effet. A fortiori, le velours n'est jamais permis, ni même concédé.

Par conséquent, les bonnes sœurs et les pieuse dames qui, pour Noël, submergent les prêtres et séminaristes, en cadeau, de « rabbis », devraient prendre bonne note de cette règle et leur offrir seulement des collari de laine.

3. Le collaro est essentiellement un signe de prélature, lorsqu'il est d'une autre couleur que le noir (2). Les personnes qui portent, par privilège ou usage, la soutane rouge ou violette, sans être prélats, ne devraient jamais porter de collaro rouge ou violet, si cela ne leur est accordé par un indult apostolique. La même règle s'applique à tous ceux qui portent, comme livrée épiscopale, la soutane violette.

4. Le collaro papal est blanc, comme la majeure partie de son habit officiel. Celui des cardinaux est écarlate ; celui des évêques et des autres prélats est violet. (3) Lorsqu'un chapitre a reçu le privilège de porter des collari rouge ou violet, il ne leur est pas permis de les porter en dehors des limites de leur diocèse, (4) sinon dans les cas précisés par le Code de Droit Canon, au canon 409, §. 2. 

Notes 

(1) Le « col romain à simple bande », qui semble être en faveur en certaine partie du pays, et qui est vanté comme une « spécialité » par certains tailleurs pour ecclésiastiques, devrait être abandonné au clergé de l' « Église épiscopale ».

(2) Congrégation des Évêques et des Religieux, 1848. Amlphitan. Bref de Grégoire XVI, Eclesiasticos viros, 17 nov. 1843 [concédant à des abbés et chanoines le port du collaro violet, cf. document, p. 13].

(3) Les prélats religieux devraient porter le collaro de la même couleur que la soutane.

(4) Décrets cités ci-dessus. 


Version originale 

1. Ecclesiastics who have lived or studied in Rome may have noticed that what we usually call a Roman Collar is a collar indeed, but not Roman, except, as will be said later, by adoption.

Our Roman Collar, so-called, consists of two parts, a starched circle of white linen – the collar, and a piece of cloth or silk, to which the collar itself is fastened by means of buttons or hooks, a sort of stock which has been given the somewhat strange name of " rabbi " probably a corruption of the French word " rabat ". 

Now, it may be a surprise to many, but it is none the less true, that what is familiar to us under the name of " rabbi " is the true Roman collar, called in Rome collaro

The Roman collaro is made up of a loose breast-piece and of a rigid circle of the same material. The rigid part is properly the collar, and is maintained stiff by slipping into it a piece of light card-board or leather. In order to keep the collar clean, a changeable band of white linen (collarino) is placed over it and fixed behind with two silver clips.

 It is that small band of linen which has grown into the stiff affair now worn, and has usurped among us the name of " Roman collar. " And so well has it succeeded in its usurpation, that it has been adopted almost universally, not only in this country, but elsewhere, and even in Italy, as the new form of the Roman collar. In Rome now nobody objects to its use. 

And if we consider that this new form of the " Roman collar " renders it easier to wear as a part of the civilian dress of ecclesiastics, we have every reason not to change what may be regarded as the universal custom on this point. The only change that might be suggested to ecclesiastics and tailors would be to do away with that peculiar Jewish word " rabbi ", which is certainly out of place here, and could be advantageously replaced by the Italian word collaro. (1) 

2. Though treating exlusively of the prelatial costume, it may not be useless to remark here that the collaro, for priests and for other members of the inferior clergy, must be made entirely of woolen material, silk being reserved for the collaro of Prelates and of such dignitaries as have received a special indult to that effect. A fortiori, velvet is never allowed, nor even conceded.

Therefore, good sisters and pious ladies who, at Christmas time, overwhelm priests and seminarians with gifts of "rabbis", should take notice of this rule and offer only woolen collari. 

3. The collaro is essentially a sign of Prelacy, when it is made in another color than black. (2) Those who wear the red or purple cassock by privilege or custom, without being Prelates, should never wear a red or purple collaro, unless it is expressly granted by an Apostolic indult. The same rule applies to all who wear a purple cassock as a livery dress.

4. The Pope's collaro is white, like the main parts of his official dress. That of the Cardinalsis scarlet ; of Bishops and other Prelates, purple. (3) When a Chapter have received the privilege of wearing red or purple collari, they are not allowed to wear them outside the limits of their diocese, (4) except in cases mentioned by the Code of Canon Law, canon 409, §. 2. 

Notes

(1) The " single band Roman collar, " which seems to be in favor in some parts of the country, and is advertised as a " specialty " by certain clerical tailors, should be left to the clergymen of the " Episcopal Church. "

(2) Cong, of Bps. and Reg., 1848. Amalphitan. Gregory XVI. 's Brief, Ecclesiasticos viros, Nov. 17, 1843.

(3) Religious Prelates should wear a collaro of the same color as the cassock.

(4) Decrees quoted above.


Référence

John Abel NAINFA, Costume of Prelates of the Catholic Church, nouvelle édition révisée, John Murphy Company, Baltimore (Maryland), 1926, p. 54-56. La version française de ce texte est le fait de l'auteur de ce blog.

Le costume ecclésiastique


Il fut réglé d'abord par l'usage.

Le concile de Mâcon en 581 interdisait le vêtement court des soldats, c'était prescrire la toge, la soutane.

Le quatrième concile du Latran en 1215 défendait aux clercs de s 'habiller de rouge ou de vert : c'était en réserver la distinction aux cardinaux et aux évêques.

Il ne semble pas que ces derniers se soient jamais uniformément vêtus de vert et ils n'ont porté de vert que le chapeau dit pontifical, constituant leur insigne propre.

Le cérémonial de Clément VIII du 14 juillet 1600 a érigé en loi l'usage des évêques de s'habiller de violet. Mais les textes latins s'exprimaient « violaceus seu cælestinus » (Cérémonial pontifical de Paris de Grassi) et cela a permis durant plus de trois siècles de choisir entre le bleu et le groseille la nuance du goût de chaque pays ou de chaque personnage.

Le vert pour vêtement épiscopat ne peut venir que d'une fantaisie ou une altération de peintre, sauf le cas d'un prélat appartenant à quelqu'ordre spécial. 

Par décret du 24 juin 1933, la Sacrée Congrégation Cérémoniale a fixé, avec échantillon à l'appui, la nuance du violet à adopter désormais par tous les évêques et prélats, violet tirant sur le rouge. 

La mozette, réduction de la chape et de la cappa, a été de couleur indifférente jusqu'au XVIe siècle puis obligatoirement bleue ou violette.

La barrette qui procède du bonnet carré a subi des variations de modes. On en rentra une des quatre cornes que seuls, en bonne règle, et hors des cérémonies liturgiques, peuvent porter ceux investis du grade de docteur. 

Certains privilégiés, tels les chevaliers constantiniens de S. Georges, portent la barrette a quatres cornes. 

Depuis 1464 où la barrette rouge est réservée aux cardinaux, les évêques durent porter la barrette noire ; Léon XIII en 1888 leur accorda la barrette violette ; Pie IX en 1867 leur avait concédé la calotte violette. 

Il est possible que certains ecclésiastiques ou prélats de quelqu'un des Ordres religieux, militaires, ou nobiliaires aient eu l'habillement de couleur verte. 


Référence
 
L’intermédiaire des chercheurs et curieux, dirigé par
M. Carle de Rash, B. Duprat, Paris, 15-30 août 1936, n°1848, vol. XCIX, col. 652-653.

Le rabat ecclésiastique


1) Le rabat ecclésiastique était autrefois le col de la chemise retombant sur l'encolure de la
L'abbé LEDIEU, par J. Galliot
soutane. 

Par quelles transformations est-il devenu ce petit rectangle noir de soie ou d'étamine, que borde un petit liseré blanc de toile ou de perles de verre ?

On s'en rendra compte en examinant la suite des portraits des supérieurs de la compagnie de St-Sulpice qui orne les corridors des séminaires dirigés par les membres de cette respectable société ; on y verra comment le ci-devant col de linge a pris progressivement la forme actuelle et, en particulier, comment il a passé du blanc au bleuâtre, puis au noir, sans doute parce que le blanc était trop salissant. On peut aussi examiner la série parallèle des supérieurs des Prêtres de la Mission, depuis Saint-Vincent de Paul, jusqu'à ce jour, qui est conservé à la maison des Lazaristes de la rue de Sèvres à Paris.

Les Frères des Écoles Chrétiennes, dont la simplicité s'est moins laissée influencer par les caprices de la mode, ont toujours le rabat blanc.

À Naples, on portait, il n'y a pas encore bien longtemps, et on porte peut-être encore aujourd'hui [1923], un col pareil à celui du clergé de France au XVIIIe siècle ; il est droit, mais en deux pièces, avec une solution de continuité sous le menton.

Un frère des Écoles chrétiennes
Les Rédemptoristes, dont le fondateur, Saint Alphonse de Liguori, était napolitain, ont encore le col entr'ouvert, par devant.

Le clergé de quelques provinces belges et celui du diocèse d'Aoste en Piémont, usaient et usent, je crois, toujours d'un rabat presque pareil à celui de France.

Les chanoines de Turin, quand ils prennent le costume de chœur, ont aussi un rabat, mais qui est entièrement blanc et pas beaucoup plus large qu'une carte à jouer.

On sait avec quelle ténacité les Alsaciens sont restés fidèles au rabat, emblème de la Patrie perdue, dans l'intervalle des deux guerres ; y renoncer eût été, à leurs yeux, afficher leur adhésion au régime boche.

L'abandon du rabat français n'est pas général ; dans plusieurs diocèses, on le conserve jalousement ; la substitution n'a été que progressive. Il y a une cinquantaine d'années [vers 1873], il fut imposé au clergé de Moulins par un évêque, Monseigneur de Dreuz-Brézé, connu pour son ultramontanisme militant. Peu après, Langres suivit l'exemple de Moulins.

Mgr de Dreuz-Brézé
En réalité, le petit appendice que le vent agitait désagréablement n'avait rien de très commode ; il se fripait très vite et ceux qui tenaient à la propreté de leur toilette devaient en changer souvent, ce qui finissait par occasionner une dépense appréciable pour ceux qui ne se permettent guère les dépenses d'agrément... et de quel agrément !

Le col romain a été d'abord la caractéristique des clercs qui étaient décorés d'une prélature romaine, mais ne signifiait pas que celui qui le portait fut même camérier du Pape ; je ne pense pas que beaucoup se soient fait cette illusion qu'ils copiaient la tenue des « Monsignori ».

Il en est du rabat comme du chapeau à haute forme que jadis de vieux prêtres français arboraient à l'étonnement des plus jeunes générations. Le rabat aussi a passé de mode, mais ceux qui l'ont quitté n'acceptent pas qu'on dise qu'il symbolisait une méfiance gallicane à l'endroit de l'église romaine, sentiment qu'ils n'ont jamais éprouvé et qu'il serait injurieux de leur attribuer gratuitement. (…)

PARIENSIS. 

Référence 

L’intermédiaire des chercheurs et curieux, dirigé par M. Carle de Rash, B. Duprat, Paris, 10 février 1923, n°1574, vol. LXXXVI, col. 130-131.


2) (...) Quant au rabat, il fut toujours essentiellement une mode, un ornement de la mode la mode : de rabattre au dessus du col de la soutane, le col de la chemise d'où son nom de rabat.
Le cardinal Donnet

Sur les portraits des prélats d'autrefois on peut constater sa naissance et suivre son évolution. D'abord col blanc de la chemise rabattu autour du col du vêtement ; puis les deux angles antérieurs s'allongent en pointe aiguë (comme nos cols mous). puis la pointe s'élargit et le rabat s'avance en forme de deux languettes réunies par la base et divergeant vers l'extrémité. Les deux limbes sont détachés l'un de l'autre et bordés d'un galon. Ils sont en étoffe de laine ou de soie, même en gaz transparente chez les prélats de cour et aussi chez quelques autres. Au XIXe siècle, la forme du rabat est plus austère et se compose d'une bavette d'étoffe noire, bordée d'un double rang de perles blanches.

Le rabat étant un pur ornement, un luxe, il ne faut pas s'étonner que les Jésuites qui sont des religieux, ne l'aient pas adopté. Les papes n'avaient pas à intervenir a cet égard, et il va sans dire qu'ils ne sont jamais intervenus pour un si minime objet.

Seuls les prêtres français portaient le rabat en vertu d'une ancienne coutume. Comme cet appendice s'use vite et se coupe au contact de la barbe ; comme, de ce fait, il revient assez cher ; comme, sous l'effet du vent, la bordure de perles vient cingler douloureusement la figure de celui qui le porte, le rabat, sans élégance et sans utilité, ne présentait que des inconvénients ; il a disparu sans laisser de regrets. Il a passé de mode comme les boucles de souliers, la poudre et la traine (ou queue), qu'on voit encore cependant en Belgique et un peu dans le nord.

Rome n'a rien fulminé, et on n'a pas eu a «  l'arracher du col de notre clergé ». Celui-ci l'a laissé tomber comme les perruques, un siècle plus tôt. (…)

COOLEN. 

Référence 

L’intermédiaire des chercheurs et curieux, dirigé par M. Carle de Rash, B. Duprat, Paris, 15 avril 1935, n°1830, vol. XCVIII, col. 309-310.


3) (…) Le rabat paraît avoir été abandonné par la plupart des dignitaires cardinaux, évêques et prélats divers dès le début de ce siècle [XXe siècle], sinon même auparavant. Le clergé noir, par contre, lui était en général resté fidèle jusqu'il y a une dizaine d'années [vers 1925]. 

Une très intéressante étude sur cette question a paru récemment dans La Semaine catholique du diocèse d'Agen, sous la signature de Léonce de Villevenard. D'après l'auteur, le port du rabat n'est plus strictement obligatoire que dans une quinzaine de diocèses, et bien en théorie ; il est facultatif dans la plupart, déconseillé dans plusieurs, et même tout à fait défendu dans quelques-uns. (Le diocèse de Séez pour ne donner qu'un exemple) ...

D'où vint ce mouvement de proscription ? De la mode uniquement... Cependant, on peut le dire, il n'est sans doute pas un seul diocèse de France où le rabat n'ait conservé de fidèles et de chauds partisans. D'ailleurs porté aujourd'hui par la minorité des prêtres, le rabat est toujours préféré et regretté par la majorité des fidèles, comme notre petite enquête, bien modeste mais sérieusement menée .. nous a permis de l'établir... En somme, on a brisé une unité pour aboutir chez nous a la diversité entre diocèses parfois limitrophes .. entre les prêtres d'un même diocèse, entre curés et vicaires fréquemment, à l'intérieur de la même paroisse, diversité qui .. étonne pour le moins nos bons fidèles. 

Comme tout cela est juste et bien dit. (…).

J. B. 

Référence 

L’intermédiaire des chercheurs et curieux, dirigé par M. Carle de Rash, B. Duprat, Paris, 30 juin 1935, n°1835, vol. XCVIII, col. 548-549.


4) Le rabat créé par la mode, a subi les fluctuations de la mode et a disparu avec elle, de même que d'autres parties du vêtement ecclésiastique.

Il y a trente ou quarante ans [1895-1905], les prêtres français portaient presque tous le chapeau à longs poils dit castor, les boucles d'argent aux souliers, le rabat et la ceinture aux longues franges de soie.

Le cardinal Boyer
Aujourd'hui [1935], le rabat a presque partout disparu, le chapeau est en feutre ras et souvent dur (chapeau dit parisien), la ceinture est moins souple et plus étroite (ruban romain) et les souliers ne se distinguent plus guère de ceux des laïques.

Le Pape n'a pas eu à intervenir ; dans quelques cas, les évêques ont légiféré, comme c'était leur droit ; la plupart du temps, les prêtres ont profité du régime de la porte ouverte, de la permission, expresse ou tacite, de se vêtir d'une manière moins dispendieuse et plus commode.

Il n'y a donc pas lieu de faire intervenir ici un Gallicanisme ni un Ultramontanisme vestimentaires.

Ce n'est pas une thèse que j'attaque ou que je défends, mais un point d'histoire que je veux fixer. Si je n'ai pas parlé du rabat de quelques congrégations de Frères, c'est qu'il s'agissait avant tout du rabat des prêtres séculiers. [Les religieux sont régis par des constitutions spéciales et des traditions particutteres]. La plupart n'en portent, du reste, pas, comme les
Lazaristes, les Eudistes, les Rédemptoristes, etc. (…)


COOLEN. 

Référence 

L’intermédiaire des chercheurs et curieux, dirigé par M. Carle de Rash, B. Duprat, Paris, 15 novembre 1935, n°1841, vol. XCVIII, col. 844-845.

Le costume ecclésiastique en 1814


Il a été beaucoup question, en ces dernières années, d'arrêtés d'ailleurs reconnus illégaux par la jurisprudence, de maires de certaines municipalités interdisant dans leur circonscription le port de la soutane, c'est-à-dire du costume ecclésiastique des prêtres ou des religieux catholiques. Voici un document de l'année 1814 se rattachant à cet objet. Je le trouve dans le n°169 des 18-18 juillet de cette année du Journal de Liège politique, commercial et littéraire de J. F. Desoer :

On mande de Rome que Son Ém. [Éminence] le cardinal Jules Marie de la Somagtia, vicaire général, y a fait publier un édit daté du 13 juin, conçu en ces termes : 

« C'est avec la plus vive douleur que nous avons été forcés de voir beaucoup d'ecclésiastique, même de ceux élevés au grade sublime du sacerdoce, oublier leurs devoirs et leur dignité, au point de quitter, dans les tristes circonstances des années précédentes, cet habit qui leur est si nécessairement prescrit pour les rendre respectables dans leur extérieur et pour conserver en eux-mêmes l'esprit de leur état.

Voulant, en conséquence des devoirs de notre charge, ramener la décence parmi les ministres du sanctuaire, nous ordonnons que tous les ecclésiastiques, même les simples tonsurés, aillent vêtus d'une manière convenable et conformément aux dispositions portées par les saints canons ; défendant expressément l'usage abusivement introduit du chapeau rond, et des cordons et nœuds de rubans aux souliers ; ordonnant que dorénavant tous portent le costume ecclésiastique ordinaire et des boucles ; que tous aient le petit collet et une tonsure bien visible ; que si, contre notre attente, il y a quelqu'un d'eux qui refuse d'exécuter promptement et exactement ce que nous venons de prescrire, il subira la peine qu'il aura méritée suivant les précédentes ordonnances et les clercs qui, n'étant encore que dans les ordres mineurs, contreviendraient à notre présent édit, ne seront jamais promus aux ordres sacrés. »

Référence

L’intermédiaire des chercheurs et curieux, dirigé par M. Carle de Rash, B. Duprat, Paris, 10 mai 1902, n°967, vol. XLV, col. 727-728.

mardi 13 novembre 2012

Le style parental et ses corrélats, selon N. Darling, 1999



Les psychologues du développement se sont intéressés à la façon dont les parents ont de l'influence sur le développement des capacités sociales et instrumentales des enfants, depuis, au moins, les années 1920. L'une des approches les plus solides en ce domaine est l'étude de ce que l'on a appelé le « style parental » (''parenting style'').

Cette synthèse définit le style parental, en explore les quatre types et examine les conséquences, pour les enfants, de ces différents styles.

Définition du style parental

L'investissement parental (''parenting'') est une activité complexe incluant nombre de comportements spécifiques qui œuvrent, tous et chacun, à influencer le devenir de l'enfant. Bien que des comportements parentaux spécifiques, tels que la fessée ou la lecture à voix haute, puissent influencer le développement de l'enfant, le fait de se concentrer seulement sur tel comportement particulier peut être trompeur. Beaucoup d'auteurs ont noté que les pratiques parentales particulières sont moins importantes pour prédire le bien-être de l'enfant que le schéma général de l'investissement parental. La plupart des chercheurs qui tentent de décrire le milieu parental général s'appuient sur le concept de Diana Baumrind, le style parental. Ce concept de style parental est utilisé pour saisir les façons variables et ordinaires dont les parents tentent de contrôler et socialiser leurs enfants (Baumrind, 1991). Deux point sont cruciaux dans la compréhension de cette définition.

Premièrement, le style parental est censé décrire les variations normales de l'investissement parental. Autrement dit, la typologie des styles parentaux que Baumrind a développée n'est pas censée inclure l'investissement parental déviant, tel qu'il peut être observé dans les familles abusives ou négligentes.

Deuxièmement, Baumrind admet que l'investissement parental normal tourne autour des problèmes de contrôle. Bien que les parents puissent différer par la manière dont ils contrôlent ou socialisent leurs enfants et par la mesure avec laquelle ils le font, il est admis que le rôle premier de tous les parents est d'influencer, éduquer et contrôler leurs enfants.

Le style parental comprend deux éléments importants de l'investissement parental : la réceptivité (''responsiveness'') parentale et l'exigence (''demandingness'') parentale (Maccoby et Martin, 1983).

La réceptivité parentale (également appelée chaleur ou soutien parental) fait référence à « la mesure avec laquelle les parents encouragent intentionnellement l'individualité, l'autorégulation et l'affirmation de soi, en se montrant à l'écoute, en soutenant et consentant aux besoins et demandes particulières des enfants » (Baumrind, 1991, p. 62).

L'exigence parentale (également appelée contrôle comportemental) fait référence aux appels que les parents lancent aux enfants afin qu'ils s'intègrent à la famille toute entière, par leurs exigences en matière de maturité, leur surveillance, les efforts de discipline et la volonté d'affronter l'enfant désobéissant » (Baumrind, 1991, p. 61-62).

Quatre styles parentaux

Vouloir catégoriser les parents selon leur niveau bas ou élevé d'exigence et de réceptivité conduit à créer une typologie de quatre styles parentaux : le style indulgent, le style autoritaire, le style usant d'autorité, et le style non engagé (Maccoby et Martin, 1983). Chacun de ces styles parentaux reflète différents schémas, émergeant naturellement, de valeurs, de pratiques et et comportements parentaux (Baumrind, 1991) et un équilibre précis de réceptivité et d'exigence.

Les parents indulgents (appelés également « permissifs » ou « non-directifs » « sont plus réceptif qu'ils ne sont exigeants. Ils ne sont pas traditionnels et se montrent tolérants, ils n'exigent pas un comportement de maturité, permettent une large autorégulation et évitent l'affrontement » (Baumrind, 1991, p. 62). Les parents indulgents peuvent être, de plus, partagés en deux types :
les parents démocrates qui, bien que tolérants, sont plus conscients, plus impliqués, et plus orientés vers l'enfant
▪ et les parents non-directifs.

Les parents autoritaires (''authoritarian'') sont très exigeants et directifs, mais ne sont pas réceptifs. «  Ils sont tournés vers l'obéissance et le statut, et s'attendent à ce que leurs ordres soient suivis sans explication » (Baumrind, 1991, p. 62). Ces parents organisent des environnements ordonnés et structurés, présentant des règles clairement établis. Les parent autoritaires peuvent être partagés en deux types :
les parents non-autoritaires et directifs, qui sont directifs mais ne se montrent pas envahissants ou autocrates dans l'usage de leur pouvoir,
▪ et les parents autoritaires et directifs, qui se montrent très envahissants.

Les parents usant d'autorité (''authoritative'') sont à la fois exigeants et réceptifs. «  Ils surveillent et transmettent des normes claires de conduite à leurs enfants. Ils se montrent assurés, mais ne sont ni envahissants, ni restrictifs. Leurs méthodes de discipline favorisent le soutien plutôt que la punition. Ils veulent que leurs enfants se montrent assurés autant que socialement responsables, autorégulés autant que coopérants.

Les parents non engagés sont peu réceptifs et peu exigeants. Dans les cas extrêmes, ce style parental peut englober à la fois des parents rejetant-négligents et des parents négligents, même si la plupart des parents de ce type appartiennent au type normal.

Parce que le style parental est une typologie plutôt qu'une combinaison linéaire de réceptivité et d'exigence, chaque style parental est à la fois plus que la somme de ses parties et différent de cette même somme (Baumrind, 1991). En plus de différer par la réceptivité et l'exigence, les styles parentaux varient quant à la mesure selon laquelle ils intègrent une troisième dimension : le contrôle psychologique.

Le contrôle psychologique « fait référence aux tentatives de contrôle qui s'immiscent dans le développement psychologique et émotionnel de l'enfant » (Barber 1996, p. 3296), au travers de pratiques comme l'induction de culpabilité, le retrait d'amour ou le fait de faire honte. L'une des clés de différenciation entre l'investissement parental autoritaire et celui qui use d'autorité est celle du contrôle psychologique.

Les parents autoritaires et ceux qui usent d'autorité, pareillement, exigent beaucoup de leurs enfants ; ils s'attendent à ce qu'ils se comportent d'une façon convenable et qu'ils obéissent aux règles parentales. Cependant, les parents autoritaires, attendent également de leurs enfants qu'ils acceptent leurs jugements, leurs valeurs et leurs objectifs, sans poser de question. À l'opposé, les parents usant d'autorité, sont plus ouverts au fait de donner et de recevoir, dans leurs rapports avec leurs enfants ; ils fournissent souvent des explications. Ainsi, bien que les parents usant d'autorité et les parents autoritaires favorisent également un haut contrôle comportemental, les parents usant d'autorité utilisent peu le contrôle psychologique, tandis que les parents autoritaires le font beaucoup.

Les conséquences pour les enfants

Il a été montré que le style parental permet de prédire le bien-être de l'enfant en matière de capacités sociales, de résultats scolaires, de développement psychosocial et de problèmes de comportement. Les recherches basées sur les entretiens avec les parents, les déclarations des enfants et l'observation des parents ont systématiquement montré que :

Les enfants et les adolescents dont les parents usent d'autorité se considèrent eux-mêmes et sont classés par les évaluations objectives comme plus capables socialement et instrumentalement que ceux dont les parents n'usent pas d'autorité (Baumrind, 1991; Weiss et Schwarz, 1996; Miller et al., 1993).

Les enfants et les adolescents dont les parents sont non-engagés se comportent plus mal dans tous les domaines.

En général, la réceptivité parentale permet de prédire des capacités sociales et un bon fonctionnement psychosocial, tandis que l'exigence parentale est corrélée aux capacités instrumentales et au contrôle comportemental (c'est-à-dire résultat scolaires et déviance).

Ces résultats indiquent que :

Les enfants et les adolescents issus de familles autoritaires (exigence importante mais faible réceptivité) ont tendance à réussir d'une manière modérée à l'école et à ne pas montrer de problèmes de comportement, mais ils ont des aptitudes sociales plus pauvres, une estime d'eux-mêmes plus basse et de hauts niveaux de dépression.

Les enfants et les adolescents issus de familles indulgentes (réceptivité importante, faible exigence) sont plus susceptibles de montrer des problèmes de comportements et de moins bien réussir à l'école, mais ils ont une plus haute estime d'eux-mêmes, de meilleures aptitudes sociales et des niveaux plus bas de dépression.

En parcourant la littérature sur le style parental, l'on est frappé par la constance avec laquelle l'éducation usant d'autorité est corrélée à la fois à des capacités instrumentales et sociales et à de plus bas niveaux de problèmes comportementaux, chez les filles et les garçons, et à toutes les étapes du développement.

Les bénéfices de l'investissement parental usant d'autorité et les effets délétères de l'investissement parental non-engagé sont évidents dès les années préscolaires et continuent tout au long de l'adolescence, jusqu'à l'âge jeune adulte.

Bien que l'on puisse trouver des différences de détail dans les capacités mises en œuvre par chaque groupe, les plus grandes différences sont celles détectées entre les enfants dont les parents sont non-engagés et ceux dont les parents sont plus impliqués.

Les différences entre les enfants issus de familles usant d'autorité et les autres enfants sont également constantes, mais un peu plus minces (Weiss et Schwarz, 1996). De la même façon que les parents usant d'autorité semblent être capables d'équilibrer leurs exigences de conformisme avec le respect de l'individualité de leurs enfants, les enfants issus de familles usant d'autorité semblent être capables d'équilibrer les demandes de conformisme extérieur et les exigences de réussite avec leurs besoins d'individualisation et d'autonomie.

Les enfants présentant un T.D.A.H. [trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité] ou un T.O.P [trouble oppositionnel avec provocation], ainsi que d'autres troubles du comportements sont particulièrement vulnérables à une basse estime d'eux-mêmes. Ils ont fréquemment des problèmes scolaires, ont du mal à se faire des amis et restent à la traîne de leur pairs du point de vue du développement psychosocial. Ils sont plus susceptibles que les autres enfants de malmener et d'être malmenés. Les parents d'enfants présentant des problèmes de comportement éprouvent de plus hauts niveaux stress liés à l'éducation des enfants, et il peut alors être plus difficile pour eux d'être réceptifs à leurs enfants de façon positive, constante et soutenante.


L'influence du sexe, de l'ethnie et du type de famille

Il est important de distinguer les différences dans la distribution des corrélats du style parental dans les différentes sous-populations. Bien qu'aux États-Unis, l'investissement parental usant d'autorité soit le plus répandu parmi les familles intactes de classe moyenne et d'ascendance européenne, la relation entre l'autorité et le devenir de l'enfant est assez similaire parmi tous les groupes. Il existe, cependant, des exceptions à cette affirmation générale :

1°) l'exigence semble moins crucial pour le bien-être des filles que pour celui des garçons (Weiss et Schwarz, 1996), et

2°) l'investissement parental usant d'autorité permet de prédire un bon devenir psychosocial et des problèmes de comportement chez les adolescents de tous les groupes ethniques étudiés (Américains d'origine africaine, asiatique, européenne et hispanique) ; mais il est associé à la réussite scolaire seulement chez les Américains d'origine européenne, et dans une moindre mesure, chez les Américains d'origine hispanique (Steinberg, Dornbusch et Brown, 1992 ; Steinberg, Darling et Fletcher, 1995). Chao (1994) et d'autres (Darling et Steinberg, 1993) ont donné comme argument le fait que les différences ethniques observées dans l'association entre le style parental et le devenir de l'enfant peuvent être dues aux différences de contexte social, de pratiques parentales ou au sens culturel que revêtent les dimensions spécifiques du style parental.

Conclusion

Le style parental fournit un indicateur solide du fonctionnement parental permettant de prédire le bien-être de l'enfant à travers un large spectre d'environnements et parmi diverses communautés d'enfants.

La réceptivité parental et l'exigence parentale sont, tous deux, des composants importants d'un bon investissement parental.

L'investissement parental usant d'autorité et faisant l'équilibre entre des exigences parentales élevées et claires, une réceptivité émotionnelle et la reconnaissance de l'autonomie de l'enfant constitue l'un des indicateur familial les plus constants de capacité, de la petite enfance à l'adolescence.

Cependant, malgré la longue et solide tradition de recherche sur le thème du style parental, un certain nombre de problèmes restent en suspens. Les plus important d'entre eux sont des problèmes de définition, les changement développementaux de la manifestation et des corrélats des styles parentaux, et les processus sous-jacents des bénéfices de l'investissement parental usant d'autorité (Cf. Schwarz et al., 1985; Darling et Steinberg, 1993; Baumrind, 1991; et Barber, 1996).


Pour plus d'information

B. K. BARBER, « Parental psychological control : Revisiting a neglected construct », in Child Development, n° 67 (6), 1996, p. 3296-3319.

D. BAUMRIND, « 
Rearing competent children », in W. Damon (Dir.), Child development today and tomorrow, Jossey-Bass, San Francisco, 1989, p. 349-378.

D. BAUMRIND, « The influence of parenting style on adolescent competence and substance use », in Journal of Early Adolescence, n°11 (1), 1991, p. 56-95.

R. K. CHAO, « 
Beyond parental control and authoritarian parenting style : Understanding Chinese parenting through the cultural notion of training, in Child Development, n° 65 (4), 1991, p. 1111-1119.

N.
DARLING et L. STEINBERG, « Parenting style as context: An integrative model », in Psychological Bulletin, n° 113(3), 1993, p. 487-496.

E. E. MACCOBY, et J. A. MARTIN, « 
Socialization in the context of the family : Parent–Child interaction », in P. H. MUSSEN (Dir.) et E. M. HETHERINGTON (Dir. vol. ), Handbook of child psychology : Vol. 4. Socialization, personality, and social development, 4e éd., Wiley, New-York, 1983, p. 1-101.

N. B. MILLER, P. A. COWAN, C. P. COWAN et E. M.
HETHERINGTON, « Externalizing in preschoolers and early adolescents : A cross-study replication of a family model », in Developmental Psychology, 29 (1), 1993, p. 3-18.

J. C. SCHWARZ, M. L. BARTON-HENRY et T. PRUZINSKY, « 
Assessing child-rearing behaviors : A comparison of ratings made by mother, father, child, and sibling on the CRPBI », in Child Development, n°56 (2), 1985, p. 462-479.

L. STEINBERG, N. DARLING et A. C. FLETCHER, « 
Authoritative parenting and adolescent adjustment : An ecological journey », in P. MOEN, G. H. ELDER, Jr., et K. LUSCHER (Dir.), Examining lives in context: Perspectives on the ecology of human development, American Psychological Assn, Washington, DC, 1995, p. 423-466.

L. STEINBERG, S. M. DORNBUSCH et B. B. BROWN, « 
Ethnic differences in adolescent achievement : An ecological perspective », in American Psychologist, n°47(6), 1992, p. 723-729.

L. H. WEISS et J. C. SCHWARZ, « 
The relationship between parenting types and older adolescents’ personality, academic achievement, adjustment, and substance use », in Child Development, n°67 (5), 1996, p. 2101-2114.

Référence

Nancy DARLING (Ph.D., M.S.), « Parenting Style and its Correlates », Eric Digest, ERIC Clearinghouse on Elementary and Early Childhood Education, Champaign (Illinois), mars 1999. La version française de ce texte est le fait de l'auteur de ce blog.