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mercredi 21 novembre 2012

Le col romain, selon J. A. Nainfa, 1926



Col romain (it. collaro) où l'on distingue la baverole souple et noire et le collier rigide et noir, recouvert, dans sa partie supérieure, d'un collet (it. collarino) de toile blanche empesée, interchangeable, unie et sans broderie.

 1. Les ecclésiastiques ayant vécu ou étudié à Rome ont peut-être noté que ce que nous appelons habituellement le col romain est, en effet, un col, mais qui n'est pas romain, si ce n'est, comme nous le verrons plus tard, par adoption.

Notre col romain, soi-disant, est constitué de deux parties, un cercle de lin blanc empesé – le col – et une pièce de tissu ou de soie, à laquelle le col lui-même est attaché par des boutons ou des agrafes, sorte de foulard auquel a été donné [en anglais] le nom quelque peu étrange de « rabbi », qui est probablement une corruption du mot français « rabat ».

Bon, cela est peut-être une surprise pour beaucoup, mais il n'en est pas moins vrai que ce qui est nous est connu [en anglais] sous le nom de « rabbi » correspond au véritable col romain, appelé à Rome collaro.

Le collaro romain est constitué d'une baverole souple et d'un cercle rigide fait de même matière. La partie rigide est, à proprement parler, le col dont la raideur est maintenue par une pièce de carton léger ou de cuir, glissée à l'intérieur. Afin de conserver la propreté du col, une bande interchangeable de lin blanc (le collarino) est placée par dessus et fixée à l'arrière par deux agrafes argentées.

C'est cette petite bande de lin qui est devenue la pièce rigide portée désormais, et qui a usurpé, parmi nous, le nom de « col romain ». Elle a si bien réussi son usurpation qu'elle a été adoptée presque universellement, non seulement dans notre pays, mais ailleurs, et même en Italie, comme la nouvelle forme du col romain. À Rome, désormais, personne ne trouve d'objection à son utilisation.

Et si nous estimons que cette forme nouvelle du « col romain » est plus facile à porter en tant que partie de l'habit civil des ecclésiastiques, nous avons toutes raisons de ne pas changer ce qui peut être considéré comme d'usage universel sur ce point. Le seul changement qui pourrait être suggéré aux ecclésiastiques et aux tailleurs serait de se débarrasser de ce mot juif particulier de « rabbi », qui est certainement hors de propos ici, et qui pourrait être avantageusement remplacé par le mot italien « collaro ». (1)

2. Bien que nous traitions exclusivement du costume prélatice, il n'est peut-être pas inutile de remarquer ici que le collaro, pour les prêtres et les autres membres du bas clergé, doit être entièrement fait de laine, la soie étant réservé au collaro des prélats et des dignitaires qui ont reçu un indult particulier à cet effet. A fortiori, le velours n'est jamais permis, ni même concédé.

Par conséquent, les bonnes sœurs et les pieuse dames qui, pour Noël, submergent les prêtres et séminaristes, en cadeau, de « rabbis », devraient prendre bonne note de cette règle et leur offrir seulement des collari de laine.

3. Le collaro est essentiellement un signe de prélature, lorsqu'il est d'une autre couleur que le noir (2). Les personnes qui portent, par privilège ou usage, la soutane rouge ou violette, sans être prélats, ne devraient jamais porter de collaro rouge ou violet, si cela ne leur est accordé par un indult apostolique. La même règle s'applique à tous ceux qui portent, comme livrée épiscopale, la soutane violette.

4. Le collaro papal est blanc, comme la majeure partie de son habit officiel. Celui des cardinaux est écarlate ; celui des évêques et des autres prélats est violet. (3) Lorsqu'un chapitre a reçu le privilège de porter des collari rouge ou violet, il ne leur est pas permis de les porter en dehors des limites de leur diocèse, (4) sinon dans les cas précisés par le Code de Droit Canon, au canon 409, §. 2. 

Notes 

(1) Le « col romain à simple bande », qui semble être en faveur en certaine partie du pays, et qui est vanté comme une « spécialité » par certains tailleurs pour ecclésiastiques, devrait être abandonné au clergé de l' « Église épiscopale ».

(2) Congrégation des Évêques et des Religieux, 1848. Amlphitan. Bref de Grégoire XVI, Eclesiasticos viros, 17 nov. 1843 [concédant à des abbés et chanoines le port du collaro violet, cf. document, p. 13].

(3) Les prélats religieux devraient porter le collaro de la même couleur que la soutane.

(4) Décrets cités ci-dessus. 


Version originale 

1. Ecclesiastics who have lived or studied in Rome may have noticed that what we usually call a Roman Collar is a collar indeed, but not Roman, except, as will be said later, by adoption.

Our Roman Collar, so-called, consists of two parts, a starched circle of white linen – the collar, and a piece of cloth or silk, to which the collar itself is fastened by means of buttons or hooks, a sort of stock which has been given the somewhat strange name of " rabbi " probably a corruption of the French word " rabat ". 

Now, it may be a surprise to many, but it is none the less true, that what is familiar to us under the name of " rabbi " is the true Roman collar, called in Rome collaro

The Roman collaro is made up of a loose breast-piece and of a rigid circle of the same material. The rigid part is properly the collar, and is maintained stiff by slipping into it a piece of light card-board or leather. In order to keep the collar clean, a changeable band of white linen (collarino) is placed over it and fixed behind with two silver clips.

 It is that small band of linen which has grown into the stiff affair now worn, and has usurped among us the name of " Roman collar. " And so well has it succeeded in its usurpation, that it has been adopted almost universally, not only in this country, but elsewhere, and even in Italy, as the new form of the Roman collar. In Rome now nobody objects to its use. 

And if we consider that this new form of the " Roman collar " renders it easier to wear as a part of the civilian dress of ecclesiastics, we have every reason not to change what may be regarded as the universal custom on this point. The only change that might be suggested to ecclesiastics and tailors would be to do away with that peculiar Jewish word " rabbi ", which is certainly out of place here, and could be advantageously replaced by the Italian word collaro. (1) 

2. Though treating exlusively of the prelatial costume, it may not be useless to remark here that the collaro, for priests and for other members of the inferior clergy, must be made entirely of woolen material, silk being reserved for the collaro of Prelates and of such dignitaries as have received a special indult to that effect. A fortiori, velvet is never allowed, nor even conceded.

Therefore, good sisters and pious ladies who, at Christmas time, overwhelm priests and seminarians with gifts of "rabbis", should take notice of this rule and offer only woolen collari. 

3. The collaro is essentially a sign of Prelacy, when it is made in another color than black. (2) Those who wear the red or purple cassock by privilege or custom, without being Prelates, should never wear a red or purple collaro, unless it is expressly granted by an Apostolic indult. The same rule applies to all who wear a purple cassock as a livery dress.

4. The Pope's collaro is white, like the main parts of his official dress. That of the Cardinalsis scarlet ; of Bishops and other Prelates, purple. (3) When a Chapter have received the privilege of wearing red or purple collari, they are not allowed to wear them outside the limits of their diocese, (4) except in cases mentioned by the Code of Canon Law, canon 409, §. 2. 

Notes

(1) The " single band Roman collar, " which seems to be in favor in some parts of the country, and is advertised as a " specialty " by certain clerical tailors, should be left to the clergymen of the " Episcopal Church. "

(2) Cong, of Bps. and Reg., 1848. Amalphitan. Gregory XVI. 's Brief, Ecclesiasticos viros, Nov. 17, 1843.

(3) Religious Prelates should wear a collaro of the same color as the cassock.

(4) Decrees quoted above.


Référence

John Abel NAINFA, Costume of Prelates of the Catholic Church, nouvelle édition révisée, John Murphy Company, Baltimore (Maryland), 1926, p. 54-56. La version française de ce texte est le fait de l'auteur de ce blog.

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