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lundi 29 août 2011

La jalousie et l'envie, du point de vie social, selon N.-V. de Latena, 1844.


 La jalousie, déjà classée parmi les défauts, et l’envie parmi les vices de l'âme, doivent reparaître parmi les sentiments de la vie sociale qui seule peut les faire éclore. Le penchant pour l'une ou l'autre sommeille, tant qu'il n'est pas aiguillonné par la crainte de perdre ce qu'on a, ou par le désir d'avoir ce dont on est privé.

Il est une sorte de jalousie inspirée par l'amour, ou par tout autre sentiment affectueux que l'on croit menacé d'une rivalité. Mouvement passager de l'âme, cette jalousie peut être excusable et même légitime ; habitude, elle devient un défaut.

L'amour-propre est la source d'une autre espèce de jalousie qui, formant avec lui un trait de caractère, est un danger permanent pour la morale et pour les rapports sociaux ; car c'est un premier pas vers l'envie.

L'envie est l'angoisse que ressent une âme égoïste, à la vue des avantages dont elle est privée, et qu'elle ne peut espérer. C'est le désir d'un bien, et la haine de celui qui le possède.

L'envie est souvent aussi suggérée par l'amour-propre ; et cependant on pourrait l'y croire étrangère ; car l'envieux n'est jamais satisfait de ce qu'il a, et n'aime que ce qu'il voit aux autres.

Référence. 

Nicolas-Valentin de Latena, Étude de l'homme, Garnier Frères, Paris, 1854, p. 467-468.

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